Le SMIG Tunisie, c’est le salaire minimum légal en Tunisie. Fixé par l’État, il garantit un revenu de base aux salariés, surtout dans les secteurs les plus vulnérables. En 2025, son montant a été revu à la hausse. Cet article vous résume l’essentiel : à qui il s’applique, comment il fonctionne, et que faire si votre employeur ne le respecte pas. Un point de repère simple, clair et à jour pour défendre vos droits.

Qu’est-ce que le SMIG en Tunisie ?
Le SMIG, ou Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti, représente le revenu minimum légal qu’un salarié peut percevoir en Tunisie. Il est encadré par le Code du travail et s’applique à toutes les branches d’activité non agricoles, pour les hommes et les femmes âgés d’au moins 18 ans.
Fixé par décret, il concerne aussi bien les travailleurs à temps plein (48 heures par semaine) que ceux à temps réduit (40 heures). Son objectif est clair : garantir une rémunération équitable à chaque salarié et protéger les plus vulnérables, en particulier dans les métiers peu qualifiés.
Fixation et et hausse du SMIG Tunisie (2025)
Le SMIG tunisien est révisé régulièrement pour suivre l’inflation et l’évolution du coût de la vie. Ces dernières années, deux hausses majeures ont été décidées :
- +7 % en mai 2024 (avec effet rétroactif),
- +7,5 % en janvier 2025.
Montants en vigueur au 1er janvier 2025 :
Durée hebdomadaire | SMIG mensuel brut (TND) |
---|---|
48 heures / semaine | 494,000 TND |
40 heures / semaine | 438,000 TND |
Équivalents horaires :
- Environ 2,87 TND de l’heure pour 48h/semaine
- Environ 2,74 TND de l’heure pour 40h/semaine
Salariés concernés par le SMIG Tunisie ?
Le SMIG s’applique à l’écrasante majorité des salariés tunisiens. Que vous soyez jeune diplômé, employé en intérim ou ouvrier en contrat fixe, si vous travaillez dans le secteur non agricole, vous avez droit à un salaire minimum légal.
👥 CDI, CDD, intérim : tous logés à la même enseigne
En Tunisie, la nature de votre contrat ne change rien. Le SMIG est obligatoire pour tous les salariés, qu’ils soient en contrat à durée indéterminée, à durée déterminée, ou en mission temporaire. Il constitue le plancher légal en dessous duquel aucun employeur ne peut descendre.
🧑🎓 Une limite d’âge : 18 ans révolus
Le SMIG s’applique à partir de 18 ans.Les jeunes travailleurs âgés de 16 à 17 ans bénéficient d’un minimum équivalent à 85 % du SMIG adulte. Cela reste une protection essentielle à cet âge.
🕒 Et pour les temps partiels ?
Pas de discrimination là non plus : si vous êtes à temps partiel, votre salaire minimum est calculé au prorata. Exemple : vous travaillez à 50 % du temps légal ? Vous avez droit à 50 % du SMIG mensuel.
Le secteur agricole n’est pas concerné. Il relève d’un autre minimum : le SMAG (Salaire Minimum Agricole Garanti), qui reste inférieur. En 2025, il est fixé à 20,318 dinars par jour travaillé.
En Tunisie, il n’existe qu’un seul SMIG général. Pas de variation selon les métiers, le niveau de qualification, le sexe ou la situation de handicap. Tout le monde est logé à la même enseigne, et c’est la loi.
SMIG, salaire moyen et coût de la vie : un écart qui se creuse
En Tunisie, le SMIG reste bien en dessous du salaire moyen national. Selon l’INS, un salarié tunisien gagne en moyenne 924 dinars par mois, soit près du double du SMIG fixé à 528 dinars brut en 2025 pour un temps plein de 48 heures. Autrement dit, le SMIG ne représente que 57 % du salaire moyen. Et cela ne suffit pas toujours pour vivre dignement, surtout en ville.
📈 Un contexte marqué par l’inflation
Avec une inflation qui avoisine les 7 %, les prix ne cessent d’augmenter : nourriture, transport, énergie, produits de base… tout pèse plus lourd sur le budget.
🏙 Vivre à Tunis avec un SMIG ? Mission difficile
À Tunis, la location d’un petit appartement dans un quartier populaire, comme Tadhamon par exemple, peut atteindre jusqu’à 700 dinars par mois. Ajoutez à cela les frais de déplacement, les courses, les charges… et vous comprenez vite pourquoi un SMIG seul ne suffit pas à couvrir les besoins essentiels d’un foyer.
Pour boucler les fins de mois, de nombreux salariés complètent leur salaire avec des heures supplémentaires, un deuxième emploi ou des activités parallèles.Une réalité qui alimente, chaque année, les débats sur la revalorisation du SMIG.
Heures supplémentaires, congés et arrêts maladie : ce que change le SMIG
Le SMIG ne sert pas uniquement à fixer un salaire de base. Il est aussi la référence légale pour calculer plusieurs droits essentiels comme les heures supplémentaires, les congés payés et les indemnités de maladie. Voici ce qu’il faut savoir :
⏰ Heures supplémentaires : un salaire majoré
Si vous dépassez la durée légale de travail, votre employeur doit majorer votre rémunération :
- 48h/semaine : +75 % au-delà, soit 175 % du taux horaire.
- 40h/semaine : +25 % jusqu’à 48h, puis +50 % au-delà.
- Temps partiel : +50 % dès la première heure supplémentaire.
Ces taux sont obligatoires, quel que soit le type de contrat.
Congés payés : vos droits de base
Tout salarié a droit à 1 jour de congé payé par mois travaillé, soit 12 jours ouvrables par an. Après 5 ans d’ancienneté, ce droit passe à 1,5 jour par mois. Pendant vos congés, vous continuez à percevoir votre salaire habituel, qui ne peut être inférieur au SMIG. Les jours fériés sont eux aussi payés, sans réduction.
Congé maladie : indemnisation encadrée
En cas de maladie, sur présentation d’un certificat médical dans les 48h, vous avez droit à une indemnité journalière versée par la CNSS :
- 2/3 du salaire journalier moyen, plafonné à 2 fois le SMIG, pendant 180 jours.
- 50 % du salaire journalier au-delà de cette période.
Fiche de paie : vérifier que votre employeur respecte le SMIG 2025
Chaque mois, votre employeur doit vous remettre une fiche de paie. C’est une obligation légale (article 143 du Code du travail) — et surtout un outil précieux pour vérifier vos droits.
Sur ce document, vous devez retrouver :
- le salaire brut de base (où figure le SMIG si vous y êtes soumis),
- les primes éventuelles,
- les cotisations sociales (CNSS, assurance maladie, retraite…),
- et le montant net à payer.
Par exemple, pour certains profils à bas revenus (comme les pêcheurs ou ouvriers à domicile), la CNSS applique un taux réduit sur les 2/3 du SMIG :
👉 7,5 % au total, dont 2,5 % à votre charge, et 5 % à celle de l’employeur.
Beaucoup découvrent trop tard des erreurs sur leur salaire de base… Cela peut bloquer l’accès à certains droits (maladie, retraite, maternité). Pour en savoir plus, consultez notre article dédié : Comment vérifier si votre employeur vous déclare correctement à la CNSS ?
Que faire si votre employeur ne respecte pas le SMIG ?
Le non-respect du SMIG n’est pas un détail, c’est une infraction au Code du travail.
👣 Voici les étapes à suivre :
- Commencez par le dialogue interne :
Contactez votre service RH, votre représentant du personnel ou votre syndicat. - En cas d’échec, adressez-vous à l’Inspection du travail, ou directement au ministère des Affaires sociales.
- En dernier recours, vous pouvez saisir le juge des référés, ou le tribunal du travail, pour réclamer les arriérés dus.
L’employeur fautif s’expose à des sanctions, comme le prévoit l’article 3 de la loi n°66-27 du 30 avril 1966. Cela peut aller d’une amende financière à des peines complémentaires, selon la gravité du manquement.
SMIG Tunisie : bien connaître ses droits pour mieux se protéger
Le SMIG en Tunisie est une protection légale essentielle, mais son efficacité repose sur votre vigilance. En vérifiant régulièrement votre fiche de paie, en vous tenant informé des montants actualisés et en réagissant en cas d’abus, vous contribuez à faire respecter vos droits.
FAQ
Le SMIG Tunisie est-il obligatoire dans le privé comme dans le public ?
Non. Le SMIG concerne principalement le secteur privé. Dans le public, les salaires suivent des grilles spécifiques..
Peut-on être payé au SMIG en temps partiel ?
Oui, mais au prorata du temps travaillé. Par exemple, si vous travaillez 24 heures par semaine, vous avez droit à 50 % du SMIG mensuel.
Le SMIG Tunisie s’applique-t-il aux contrats courts ou temporaires ?
Absolument. Que vous soyez en CDI, CDD ou intérim, vous ne pouvez être payé en dessous du SMIG, calculé en fonction de votre durée de travail.